tranche de vie
Sensibles à leur apparence physique, les femmes de Mayotte perpétuent un art de la beauté à la fois traditionnel et original.La religion n’empêche pas du tout les femmes de se préoccuper de leur image qu’il s’agisse des soins, du maquillage, des bijoux ou des tissus colorés qu’elles portent. Beaucoup de coutumes ancestrales caractérisent cet archipel. le masque de beauté et les soins du visage que les mahoraises arborent en fait partie, on retrouve également dans une grande partie du Sud-Ouest de l’Océan indien..
Les soins de la peau sont encore élaborés à base de plantes, de fleurs et d’épices, comme les essences de jasmin, d’ylang-ylang, de vanille, canelle, vétiver… La noix de coco constitue à elle seule un véritable produit de beauté. Son lait nettoie la peau en profondeur tandis que son huile, utilisée en massage, la nourrie et la régénère.
Les femmes mahoraises ont conservé un savoir en matière d’herboristerie… et les essences de Mayotte n’ont pas de secrets pour leur beauté et leur peau. Dans le domaine esthétique, le msindzano est un symbole de cette connaissance du règne végétal. Mais qu’est donc ce masque fabriqué de façon artisanale avec des poudres végétales et naturelles et quelles sont ses propriétés ?
Branches, fleurs et graines du santal (Koehler, 1887).
Selon les femmes mahoraises, le port de ce masque est traditionnel et ancien. Le msindzano est le nom mahorais du santal, bois asiatique. On retrouve également le curcuma à Mayotte comme le santal ce qui suggère que les produits sont issus du commerce à travers l’Océan indien.
La recette : La poudre, obtenue en frottant un morceau de bois de santal sur une pierre de corail, est mélangée à de l’eau jusqu’à obtenir une sorte de pâte presque liquide blanche et onctueuse; selon le choix de chacune, les femmes y ajoute du curcuma, donnant une couleur jaune au masque, des graines de sésame aux propriétés hydratantes ou des fleurs odorantes comme le jasmin ; enfin, cette pâte est appliquée sur l’ensemble du visage ou bien sous forme de motifs ornementaux qui se répètent ,en pointillés. Ce masque de beauté est l’élément essentiel du maquillage des femmes mahoraises mais il a également des vertus protectrices : conservation de la souplesse et de la douceur de la peau, protection contre le soleil et la chaleur,gomme les impuretés de la peau. .
le msindzano donne aux femmes un charme exotique , c'est un outil de séduction au parfum naturel utilisé à tout âge.
Le Salouva
Les tenues traditionnelles font parties du spectacle lorsqu'on arrive à Mayotte.
Le "lambawani "se compose de deux parties ;Le salouva est un paréo qui s’enfile comme une robe , sur ses habits et se noue à la poitrine. Généralement tissé de motifs aux couleurs vives, locales ou moderne .Le salouva se porte sur le shimizi, robe sans manches en cotonnade légère, ou sur une jupe longue. L’habillement traditionnel féminin se compose du salouva et du kishali, châle qui recouvre la tête , en couvre chef, ou les épaules comme une écharpe. Autrefois , il servait de signe de reconnaissance communautaire. Les plus beaux ensembles se portent à l’occasion des festivités à caractère religieux.Parfois , les trois pièces de la salouva sont prises d'un même tissu , parfois dans des tissus assortis. Avec l'évolution de la société, le salouva tend à disparaître de la junte féminine la plus active au dépend des jupes et des pantalons. Par contre le Kishali, résiste encore très bien et se modernise.
Pour voir des images de ce que ça donne porté, tapez "salouva Mayotte" dans toute bonne barre de recherche, vous aurez plein d'exemples.
Dans ces tissus, on y retrouve l'âme de Mayotte. Les salouvas, mélanges de boubou et sari nous rappellent que Mayotte est un petit archipel entre l'Inde et l'Afrique. A Mayotte la nature est omniprésente : la mer est visible en tout point du territoire, la végétation luxuriante offre ombres, parfums, nourriture et décors somptueux et la faune est totalement surprenante (les petits makis et leur mains délicates, les Zébus et leur réserve d'eau sur la nuque, les énormes oiseaux, les dauphins et tortues et, bien sûr, les coraux...). Cette nature, symbolisée et mythifiée, est à la base de la quasi totalité des motifs de salouva. On retrouve la chatoyance du soleil dans les paillettes des salouvas et la lumière dans leurs couleurs. Nous pourrions mêm dire que le dessein des motifs est à l'image des rapports sociaux des mahorais : joyeux et paisible. Heureux d'être là en somme. Pourtant complexes à comprendre, organisés autour de familles invisibles pour l'oeil occidental.
Pour ce qui est des hommes, la plupart s'habillent à l'occidental dans leur vie de tous les jours. Toutefois, lors des nombreuses fêtes religieuses et pour la prière, ils portent le Kandzou (Boubou) et le Koffia (couvre chef). Le Kandzou est une grande robe pour homme comme celui de leurs cousins africains. Le Kofia a la même forme qu'un kipa aux motifs religieux. On peut aussi croiser des personnes plus souvent âgées, avec un Shikoii, qui est comme le salouva pour les femmes, mais qui se porte jusqu'à la ceinture pour les hommes.