sauvetage d'une tortue
Sauvetage d’une tortue
Des tortues vertes et imbriquées peuplent le lagon de Mayotte : Mayotte est un lieu de l’océan indien où il est fréquent de voir les tortues pondre .Je les ai souvent observé sous l’eau à Moya , N’Gouga ou encore à Mzouazia mais je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à une ponte , ni même une émergence de tortues.
La grande plage de Saziley est le théâtre de cet acte de procréation. Presque toutes les nuits de l’année, elles viennent y pondre.
Les naturalistes de Mayotte organisent de nombreuses sorties ; Michel proposait celle du « bivouac tortues Salizey »
Après une petite rando bien agréable, nous arrivons sur la plage de Saziley et plantons notre tente en attendant la nuit .C’est à marée montante qu’elles sortent de l’eau sur leur plage d’origine. Sur cette plage, nous voyons sur le sable de nombreuses traces de tortues (qui ressemblent à des traces de pneus de tracteurs) qui se sont hissées jusqu’en haut de la plage pour y creuser un nid. Nous pouvons également les entendre ; le bruit du sable violement projeté en arrière.
Avec ses nageoires arrières qu’elle utilise très adroitement comme des pelles souples, elle va creuser un puits vertical d’environ 50 cm de profondeur et y pondra ses 120 / 150 œufs. Les œufs ressemblent, à s’y méprendre, à des balles de tennis de table… juste un soupçon plus lourdes. Elle rebouche ensuite son trou de ponte et, afin de tromper l’ennemi (chien errant, rat, corbeau homme….) elle avance, toujours en creusant (peut ainsi effectuer plusieurs mètres).
Celle que j’ai observé le matin, de bonne heure, a pondu le nez dans la terre et les racines .En la voyant je me suis dis qu’elle ne pouvait pas avancer et qu’elle regagnerait très vite l’océan. C’est mal connaître les tortues !
J’ai attendu
Je l’entendais creuser, creuser puis …plus rien. Je m’approche, elle avait littéralement disparu, enfouie. Je préviens Michel, notre chef de groupe averti, qui se précipite avec sa pelle et sa pioche pour la dégager .Elle s’est enterrée vivante ! Comme les tortues ne connaissent pas la marche arrière, nous avons creusé un trou afin qu’elle puisse faire ½ tour. Chance, elle vivait toujours ! Elle a pu ainsi se traîner vers l’océan, épuisée, en s’arrêtant régulièrement.
Hé Hé , mon opiniâtreté a sauvé cette jolie tortue, sans ma volonté de la voir regagner l’océan , elle serait morte , étouffée. Ma journée, ma semaine fut un rayon de soleil !