rattrapage socio culturel
L’amorce d’un rattrapage socio culturel
Alors que la situation sociale réclamerait leur pleine et entière application, les droits sociaux sont distillés au compte goutte à Mayotte sous des prétextes plus que contestables.
La CAF de Mayotte ne propose que 5 prestations aux familles mahoraises ; il en existe 20 en métropole. Seules existent les allocations familiales, l’allocation de rentrée scolaire, allocation logement, aide à la restauration scolaire (pour être plus exacte à la collation, seul repas pour une bonne partie des élèves, elle est composée d’un sandwich ou salade froide, et d’une boisson……sucrée, très sucrée), et enfin à l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé.
Ces prestations sont limitées .Par exemple pour bénéficier de l’allocation logement, un arrêté préfectoral fixe des conditions de salubrité du logement, or, le parc de logements est particulièrement déficient et les critères pas vraiment adaptés ; résultats, très peu de familles bénéficient de l’allocation logement.
En ce qui concerne les minima sociaux, il en existe 9 (environ) en métropole, 3 à Mayotte….et encore, sous des formes restrictives (exemple l’allocation veuvage bénéficiait, aux dernières statistiques, à 38 personnes. L’allocation pour personnes âgées est de 152€ / mois contre 677 € à la réunion .Pour les prestations sociales, leur progressivité, en fonction du nombre d’enfants est lourdement minorée ; pour une famille de 5 enfants, le montant est 4 X moins élevé à Mayotte qu’à la Réunion…..)
Il est facile ainsi de comprendre pourquoi les mahoraises, françaises, choisissent de s’installer à la Réunion !!!(Avec des conséquences inquiétantes ; ces femmes mahoraises trouvent, à la réunion isolement et pauvreté, racisme et perte de repères familiaux, vie en logements précaires et insalubres et enfin délinquance de leurs enfants et déstructuration familiale…..)
Question : est ce que la départementalisation, survenue en janvier va mettre fin à ces discriminations ? Compte tenu de la rigueur budgétaire imposée, je suis sceptique. Trop de dispositifs existant en métropole ne sont pas applicables à Mayotte. Trop de services sociaux manquent ici comme l’aide d’urgence aux personnes en difficulté : Absence de moyens financiers.
La situation est vraiment critique, et plus particulièrement en matière de protection de l’enfance. Les moyens sont dérisoires…..2% du budget y sont consacrés.
Rappel :
Article du monde
Les mineurs étrangers isolés, une " bombe à retardement "
De l’avis de tous les acteurs de terrain, le sort des jeunes migrants livrés à eux-mêmes, ceux que l'on appelle les mineurs étrangers isolés (MIE), est une véritable " bombe à retardement " à Mayotte. Ces jeunes seraient environ 3 500 sur l'île. Un chiffre colossal à l'échelle du département (212 000 habitants), qui correspond à plus de la moitié des mineurs arrivant en métropole.
Beaucoup de ces jeunes sont envoyés seuls par leur famille depuis les Comores. Malgré la vie précaire à Mayotte, celle-ci est toujours considérée comme plus enviable. Beaucoup se retrouvent aussi isolés après l'expulsion de leurs parents, ces derniers préférant taire aux forces de l'ordre qu'ils ont des enfants.
A Mayotte, le rapport à la famille n'est pas le même qu'en métropole ; 70 % des mineurs dits " isolés " sont quand même rattachés à des parents plus ou moins lointains. Mais un certain nombre se retrouvent utilisé par ces derniers comme homme ou femme à tout faire. L'une des grandes inquiétudes liées à ces jeunes " chats sauvages ", comme les appelle Philippe Duret, directeur de Tama, une association qui essaye de retisser du lien avec les familles restées aux Comores, est leur violence croissante. Mayotte connaît une forte hausse des cambriolages avec agressions qui leur sont attribués.
La préfecture juge d'ailleurs " extrêmement préoccupants " les 15 % de ces mineurs - soit 500 à 600 enfants - qui n'ont aucun adulte référent, pas même un oncle ou un cousin. Un grand nombre des poubelles renversées de l'île sont de leur fait, celles-ci étant leur seul moyen de subsistance.
Pas de structures adaptées
La juge pour enfants du tribunal, Christine Defoy, est catastrophée par cette situation. Elle en parle au bord des larmes. Toutes les solutions existantes en métropole sont en effet inopérantes à Mayotte. L'aide sociale à l'enfance (ASE) ne dispose que de trois assistantes sociales pour toute l'île et celles-ci n'ont ni voiture pour leurs visites, ni frais remboursés si elles se déplacent avec leur propre véhicule. Il n'existe par ailleurs qu'une cinquantaine de familles d'accueil. La plupart ne sont pas vraiment formées et hébergent jusqu'à six enfants. Le seul foyer de l'île compte sept places, toujours prises... Même pour les mineurs condamnés dans le cadre de procédures pénales, il n'existe pas de structure adaptée et Mme Defoy admet qu'elle est parfois obligée de les remettre en liberté sans accompagnement. L'une des raisons de cette situation, outre le manque de moyens alloués par l'Etat, vient du conseil général de Mayotte. Ses élus, à commencer par son président, Daniel Zaïdani (divers droite), sont comme la majorité des Mahorais, très hostiles à l'immigration comorienne, et considèrent que s'occuper des mineurs isolés attise " l'appel d'air.
Quelle est la responsabilité de l'Etat ?
On a fait le choix de la départementalisation, il faut assumer. Notamment dans les domaines où la situation est la plus grave. En France, les départements ont en charge l'aide sociale à l'enfance (l'ASE) et l'action sociale, qui représentent entre 40 % et 70 % de leur budget annuel. Or, à Mayotte, le conseil général consacre plus de 80 % de son budget……. en fonctionnement ! Il ne fait pas face à ses responsabilités. Il faudrait donc envisager,…. que l'Etat reprenne les commandes sur ce dossier.
Et le travail ! , encore un domaine où le droit commun est ignoré. « Ewa », Mayotte dispose de son propre code du travail. Les droits du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle n’existent pas. Les prestations accordées au titre d’accidents du travail sont dérisoires, sans parler du sort réservé aux chômeurs, L’assurance chômage est distribuée au compte gouttes, les conditions sont draconiennes.
Mayotte explosif, heureusement pour la métropole que les Mahorais sont un peuple débonnaire !