L'habitat Mahorais

18/02/2014 14:50

Posséder une maison, c’est être reconnu socialement.

La tradition fait obligation aux parents de construire une maison pour chacune de leurs filles. Cette coutume locale est une résurgence des apports africains puisque, dans la tradition islamico-arabe, les parents doivent construire la maison de leur fils qui y amènera son épouse.

Le premier logement d'un couple appartiendra  à la femme ; Ils en  prennent possession au moment des cérémonies rituelles du mariage traditionnel. C’est une garantie pour la femme mahoraise, considérée comme un individu de second ordre  dans la prise des décisions familiales, d'avoir un toit ou loger ses enfants après une répudiation souvent arbitraire.

Aujourd’hui, les choses changent : les jeunes filles salariées entreprennent de construire elles-mêmes leur maison. Quant aux hommes, ils construisent la leur en vue de la louer. Ils continueront à loger chez leur femme et, en cas de répudiation, retourneront chez leur mère, ne serait-ce que pour y déposer leurs effets personnels et être assurés du couvert et du blanchissage, même s'ils n'y passent pas leurs nuits

A Mayotte, personne n’est locataire, être en location est synonyme de déchéance !

A Mayotte coexistent 3 types d’habitat :

L’habitat en dur

représente la majorité des logements

  • les logements « officiels », ce sont les logements bénéficiant de permis de construire,
  • les logements illégaux puisque voici encore quelques années, le permis de construire n’existait pas.

Il est plutôt difficile de se loger, les tarifs sont assez élevés et surtout ne pas être très pointilleux concernant les diverses installations. Beaucoup de logements sont loin d’être aux normes électriques ou autres, vous aurez du mal à trouver ! La colocation fonctionne assez bien sur Mayotte surtout pour les M’zungu venant de métropole ou autres. Cela permet de louer à plusieurs un bon logement pour une location moindre.

L’habitat traditionnel,

  • Les Bangas sont des cases végétales construites en torchis. Banga désigne case  d’une seule pièce, construit avec des matériaux traditionnels d'une extrême fragilité, selon des procédés ne permettant pas d'obtenir une construction durable .

Les jeunes adolescents de plus de 14 ans  devaient automatiquement quitter la maison familiale. Pour ce faire, ils devaient se construire une case appelée Banga !  Le Banga était composé d'une seule pièce décorée selon les goûts de l'occupant. Une sorte de rite, de  passage à l’âge adulte.

  • La maison traditionnelle est généralement composée de deux pièces principales. Une pièce pour les parents et une autre pour les filles et les jeunes garçons de moins de 13 ans. Elle était construite soit en feuille de cocotiers tressés, en torchis, ou en bambous pour ce qui est des murs. Pour ce qui est du toit, on trouvait principalement que des feuilles de cocotiers tressés.

Ce sont les descendants d'esclaves venus d'Anjouan qui construisaient des cases en terre pour contrer la précarité des cases en feuilles de cocotier.

Quant aux clôtures elles étaient réalisées à partir de deux techniques, l'une utilisant la feuille de cocotier et offrant une grande opacité ; la seconde étant constituée de lattes de bambous taillées en biseau, enfoncées dans le sol et reliées entre elles par des tiges transversales pour offrir une plus grande résistance.

L’habitat traditionnel en «bois, végétal ou terre» a tendance à régresser.

 Il reste tout de même 3.592 bangas traditionnels à Mayotte, soit 6% du total des logements. . En effet le niveau d'équipement des cases traditionnelles reflète une situation générale très pauvre et des conditions d'habitat bien en dessous des normes minimales de confort.

  • Il faut encore citer dans les constructions végétales un autre modèle, presque disparu de Mayotte  la case en kupamba qui utilise aussi raphia ou cocotier, associées à des lattes de bambou. Mais elle est considérée comme un modèle pauvre et dévalorisant.

 

 

L’habitat précaire en tôles ondulées

….. ou autres matériaux de récupération

 

Ces maisons sont une des caractéristiques de Mayotte
Ce type de construction ne se répartit pas de façon homogène sur le territoire. Il représente 3% des logements à Sada mais 44% à Koungou, la ville où on en trouve le plus.

 

Dans la série, il existe également la maison « double tôle »fabriquée à partir de tôles ondulées, le mot "double" signifient que celles-ci ont une double fonction : cloisons et couverture. Son principal inconvénient - la chaleur qu'elle accumule et qui la fait qualifier à juste titre de four solaire. Le fait que ce type de construction comporte des fondations stables et parfois même une varangue sur la façade et sur l'arrière atteste de sa vocation à être une solution de transition avant la construction définitive d'une maison en pierre ou en parpaing sur son emplacement. Dans ce cas les tôles sont tout simplement déclouées de leurs supports et récupérées pour d'autres usages.

 

Galerie de photos : L'habitat Mahorais


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