LES DECHETS

1400€ le billet d’avion pour venir à Mayotte…….

Et……choc

Caribou !!

Ahurissant ! C’est un cri d’alarme que je lance aux mahorais qui ont un peu de jugeote, de bon sens, de conscience, de civisme car laisser des endroits à ce point insalubre en pleine ville, en pleine brousse ou sur la plage, met en péril les insulaires. Ces immondices donnent une image désastreuse d’un département qui devrait miser sur le tourisme pour sortir du chao. Offrir un tel spectacle, un égout à ciel ouvert, encombré de pneus, de plastiques, de canettes, de couches culotte, de chaussures, de lingettes, de boites de conserves, de bouteilles… et autres déchets de toutes couleurs et de toutes origines  est indigne !

Lorsque je vois toutes ces poules, ces zébus, manger les sacs plastiques qui s’y trouvent, pire ! Tous ces enfants qui jouent dans ces endroits insalubres, tous ces fossés remplis d’immondices, ce vieil homme déféquer dans le bas côté,  et que visiblement cela ne semble déranger personne, il faudrait pourtant s’y intéresser urgemment et agir vite pour que l’on retrouve la liberté de se promener sans être agressé par des odeurs pestilentielles, pour que les enfants puissent courir sans risquer le tétanos, pour que l’on puisse tout simplement admirer la vue sans marcher sur des m …..

Hier, alors que je me rendais au stade pour assurer un cours, je fus renversée : le stade avait été «  nettoyé », ….….grossièrement !! Cela va de soi !! , mais, jalonnant la piste du stade, de petits tas de déchets brûlaient ; en effet, pour se débarrasser des ordures les mahorais brûlent, tout se brûle….le plastique, les canettes et même les imprimantes, le micro-onde… …. Mayotte, 101ième département... la mise à niveau avec les autres sera longue...

Le conseil général ne fait apparemment pas grand-chose, sinon peut être, faire preuve de népotisme, mais sûrement pas de s’occuper de l’intérêt  collectif ; Il faut mettre des poubelles  dans chaque commune, dans chaque quartier, ramasser les ordures et éduquer la population

Aujourd’hui, les poules, les chèvres, les zébus et bien évidemment les rats passent et éventrent les sacs, ils sont alors ramassés par les services techniques de la ville, à la main et à la pelle, selon des tournées, trop rares, et prédéfinies.

Cependant, ça et là, quelques initiatives prennent forme : les habitants se mobilisent à l’appel d’associations de communes, enfilent des gants et remplissent de nombreux sacs poubelles de déchets divers qui jonchaient le sol. L’objectif étant d’alerter la population au danger qu’elle coure à côtoyer les ordures au quotidien.

Desproges disait « nous savons tous que le voisin est l'animal nuisible le plus proche de l'homme?", mais tout de même !  

Rêvons d’une ile propre où les déchets seraient ramassés, triés, recyclés, où les écoles, les stades, les plages et tous autres endroits publics seraient propres et agréables.

Est-ce possible de rêver ?

Ma réponse est oui car nous en demandons beaucoup à Mayotte ; Mayotte n’est partie de rien en ce qui concerne les valeurs occidentales, elle absorbe beaucoup en peu de temps, tout va trop vite

«  A Mayotte au début des années 1980. "C'était encore une économie de comptoir", résume un entrepreneur qui s'est attaché à ces îles et veut "être enterré ici, sous un frangipanier". Il n'y avait que deux routes carrossables et pas de télévision. Le téléphone fonctionnait avec une opératrice et l'électricité quand elle voulait "ENTRE MA FILLE ET MOI, UN SIÈCLE A PASSÉ": "Les inégalités se sont faites plus criantes. Au contact du monde extérieur, nous avons découvert que nous étions pauvres." "Le mouvement a été très rapide et l'évolution des mentalités doit suivre",

Des actions de prise de consciences voient le jour :

Eco-emballages s'est vu confier par les collectivités la mission de gestion des déchets d'emballages ménagers à Mayotte L'organisme vise la mise en place de la collecte sélective de ces déchets, leur tri, leur recyclage voire leur destruction .Elle pilote le dispositif de tri et de recyclage au bénéfice du consommateur- habitant citoyen et favorise le recyclage des emballages.

Ces déchets qui sont de plus en plus présents à MAYOTTE sur le bord de nos routes présentent des risques en termes de pollution et aussi d’atteintes à la santé, ainsi
l’usine de Berville-sur-Seine va accueillir deux conteneurs pour essayer de revaloriser ces déchets particuliers qui contiennent parfois des métaux lourds, des gaz, des terres rares

Une autre initiative s’est produite : 26 plongeurs bénévoles ont participé à une collecte de déchets sous-marins sur la façade Ouest de l’îlot M’bouzi, entre 2 et 6 m de profondeur. Sur 1,5 km de linéaire, ils ont ramassé 72 pneus et 2 batteries de voiture, et ont rempli 17 sacs de 50 L et 33 sacs de 20 L remplis à 80% de bouteilles plastiques et à 20% de cannettes en métal. Le long du récif frangeant de la réserve naturelle nationale, ils ont également déterré 3 sauts en plastiques, un pot de peinture, une gâche de maçon, un pare-choc avec encore sa plaque d’immatriculation, une porte de frigo, un réservoir d’essence de voiture… 

Une autre matinée s’inscrivait dans une opération coordonnée par le Comité du tourisme : ramassage de pneus dans la vase, le long de la rocade de M’tsapéré Les pneus seront recyclés .puis à Koungou, Le week-end dernier, une cinquantaine d'habitants de Trévani ont enfilé des gants et rempli de nombreux sacs poubelle de déchets et immondices divers qui jonchaient les sols du village , et encore à Chiconi, Tsingoni, Sada et Ouangani où les agents de ces communes ont mis en place des bornes d’apport volontaire à destination des usagers pour recueillir les déchets ménagers. …..les initiatives se multiplient ;CHIC