kwassa kwassa

16/02/2014 15:47

Qui se rend à Mayotte, ne peut revenir sans avoir entendu parler des « Kwassa-kwassa ».

Un kwassa kwassa est une petite embarcation de pêche Comorienne de 7 mètres de long environ, à fond plat, nanti de deux moteurs. Ces barques traversent illégalement le bras de 70 km de l’océan indien, séparant Anjouan de Mayotte, en un ballet incessant, depuis 1994, date du visa Balladur.

À l'origine du mot, c’est une danse congolaise connue pour être très rythmée et saccadée ; Le terme "kwassa-kwassa", désigne par extension, ces petits bateaux car ils tanguent énormément, d’autant plus qu’au lieu de contenir une dizaine de personnes, elles en contiennent bien souvent plus du double ; les passeurs, âpres aux gains, surchargent leurs embarcations : Dans un kwassa crise du logement ! deux pilotes et… deux énormes bidons de deux cents litres d'essence posés vers l'arrière, des bagages entassés au fond de la barque, il ne reste guère d'espace pour bouger, à peine un mouvement de droite et de gauche pour déplacer la barre. Les candidats à la clandestinité sont disposés au fond de la coque, les pieds vers le centre, coincés entre et sous les bagages. La barque est une simple coque Yamaha et ne dispose d'aucun équipement : ni compas, ni radio, pas même une petite boussole de poche. Quant aux bouées ou aux gilets de sauvetage… rien que l'idée prête à sourire.

 Il n’est donc pas surprenant que le mot soit associé au drame de l’immigration clandestine de Mayotte. La traversée fait prendre des risques importants à ceux qui embarquent et à quel prix ! Coût de la traversée : entre 200 et 700 euros par personne selon le nombre de personnes à bord… sans compter ceux qui y laissent leur vie.

 

 Le rythme des victimes par noyade est estimé aujourd'hui, sans être démenti, à 5 000 morts depuis l'instauration du visa par le gouvernement Edouard Balladur, en novembre 1994. La Préfecture comme la DASS de Mayotte restent muettes sur ces accidents en mer..........

J’entends souvent dire que ce bras de mer est le plus gros cimetière de l’océan indien.  

 

Est cette la misère qui pousse les Comoriens à venir à Maore ?

 

Certains sont venus chercher un peu de travail pour assumer la survie de leur famille restée aux Comores mais dans la majorité des cas ce sont des personnes qui ne cherchent qu’à revenir chez eux à Mayotte et revoir leurs familles.

 

Nombreux sont les Comoriens qui tentent leur chance à Maore pour échapper à la situation économique dramatique qui règne dans l'Union des Comores.

Bon nombre de femmes enceintes figurent parmi les personnes qui tentent la traversée. En effet, faire naître un enfant à Mayotte lui donne la citoyenneté locale et ouvre ainsi la voie à l’acquisition de la nationalité française et européenne, aubaine alléchante !!. Environ 7 400 bébés naissent chaque année à Mayotte, dont 5 000 dans l’hôpital de Momoudzou, la capitale, qui présente le taux de natalité le plus élevé de l’Union européenne

 Les soins médicaux sont également une des principales raisons pour lesquelles les Comoriens viennent ici.  « J’étais malade et mon état de santé ne s’améliorerait pas à la Grande Comores. A Mayotte, il y a des hôpitaux et des médecins »
 Beaucoup d’enfants tentent la traversée, souvent seuls – ils sont envoyés par leurs familles. Certains ont tout au plus 10 ou 11 ans,  « mais le risque en vaut la peine, car ici (à Mayotte), ils ont une vie » Mayotte un eldorado et une possibilité d'offrir à leurs enfants une éducation et un niveau de vie plus confortable

 

Mais ce n'est pas non plus la seule explication :

Ce serait une œuvre de propagande de passer sous silence la situation particulière de Maore au sein de l'archipel des Comores

« Les migrants ne seraient que des miséreux en quête d'un mieux vivre dans un pays occidental ???? »

C'est négliger les liens familiaux qui persistent, malgré la séparation de 1975.Les choses ne sont pas aussi simple .La France, pays des droits de l’Homme a construit un mur de Berlin entre les Comores.

 

Ceux qui survivent à la traversée doivent encore échapper à la Police de l’air et des frontières (Paf). « Une véritable chasse », déplore une bénévole de Solidarité Mayotte, association d’aide aux demandeurs d’asile. Les agents de la Paf doivent faire du chiffre et renvoyer à Anjouan 30 étrangers par jour. Cette année, le quota de 27 000 clandestins sera atteint. Un record.

Galerie de photos : kwassa kwassa


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