Combien coûte ces expulsions?
Il y a d’abord le traitement des fonctionnaires chargés du repérage des embarcations venant principalement de l’île d’Anjouan : fonctionnaires de la Marine, de la Police aux Frontières, de la Gendarmerie nationale ou des Douanes, mais également ceux des deux nouveaux radars mis en place chargés de détecter les “indésirables”.
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Puis viennent les fonctionnaires chargés de l’interpellation : police municipale et gendarmes. Ceux affectés au traitement judiciaire et administratif des interpellés, puis à leur transfert au centre de rétention de Majicavo, celui des personnels de ce centre.
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Ajoutez à cette cohorte, les policiers affectés aux présentations successives au juge des libertés, l’escorte de reconduite à la frontière et enfin les obligations qui s´imposent à la France au terme de la récente directive européenne du 1er décembre 2005, qui prévoit notamment l´accès à l´aide juridictionnelle.
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Enfin le coût de ces rapatriements à la frontière pris en charge par le ministère français de l'Intérieur : En 2005, l’affrètement de l’avion de 17 places de Comores Aviation qui a fonctionné durant un an en attendant le Maria Galanta, bateau opérationnel mais déjà immobilisé à deux reprises, était facturé 3 500 euros.
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Ah ! j’oubliais, le coût matériel de la chasse au kwassa kwassa ( hélicoptères, remorquages….les moteurs s’épuisent !)
Toutes ces dépenses aux frais des contribuables, pour des résultats peu convaincants puisque très souvent l’expulsé revient le lendemain par un “kwassa-kwassa” .
Mieux, parfois, lorsque le clandestin de Mayotte se voit convier à un Grand Mariage à Anjouan ou à Mohéli, principalement au cours des mois de juillet et août, il se présente tout simplement aux policiers pour être expulsé aux frais de l’administration française et revenir en fraude quelques jours après à bord d’une embarcation clandestine.
Selon un rapport confidentiel sur les expulsions d'immigrés sur l'ensemble du territoire national, chaque expulsion coûterait 16 000 euros ! Ainsi, pour reconduire à la frontière les 12 000 “clandestins”, quota fixé par le ministre de l'Intérieur pour la seule collectivité de Mayotte en 2006, (chiffre les plus récents trouvés) il nous en a couter 19 200 000 d'euros !
« Nous avons essayé de nous doter de tous les moyens possibles pour limiter le flux massif de migrants à Mayotte, mais chaque jour, des kwassa-kwassa chargés de migrants clandestins réussissent à passer à travers les mailles du filet », a commenté M. Rama, chef de cabinet du service des Collectivités territoriales de Mayotte « Nous ne pouvons pas les arrêter tous ». Selon les autorités, les arrestations de migrants clandestins ont augmenté pour répondre aux exigences des quotas, mais il est impossible de savoir si cette hausse s’explique par l’efficacité de l’action de la police ou par le nombre plus important de candidats à l’immigration clandestine.