Bilan de la situation mahoraise

29/04/2014 16:42

 

C’est une pastille dans l’océan indien sur laquelle se sont surimposés plusieurs systèmes, féodal, colonial, industriel qui doivent s’ajuster les uns aux autres. Mayotte est siège de transformation rapide et doit surmonter des défis d’ordre démographique, socioculturel et économique .Si on ne veut pas que Mayotte débouche sur une impasse , il faut élaborer un projet de société propre à Mayotte qui ne soit pas , comme la France a tendance a faire , un copier / coller de ce qui se fait dans nos autres DOM. Il faut que l’on tienne compte de ses spécificités. Et ce n’est pas gagné, nos penseurs ne sont jamais sur le long terme et n’ont pas les pieds sur le terrain !

 

Mayotte doit relever de nombreux défis :

 

  1. Des problèmes de population insoluble grâce à notre visa, notre mur de Berlin Merci le gouvernement Balladur et notre très cher et intègre ministre Pasqua (humour !)
  2. Une identité culturelle et cohésion sociale menacée
  3. Une transition économique à réussir
  4. Un territoire déséquilibré et fragile

 

L’INSEE a établit des prévisions démographiques et détermine qu’en 2017, il y aurait entre 260000 et 320000 habitants qui fera de Mayotte la  région de France la plus densément peuplée. Ce qui sous entend des besoins en logements et en emplois importants. Il est peu probable que ces besoins soient satisfaits ! ils ne le sont déjà pas aujourd’hui !!

Et dans le domaine de l’enseignement ? Le seront-ils ?

Même interrogation se pose pour la santé, les équipements culturels, sportifs, les besoins en eau, en énergie. Vertige !

Qu’en sera-t-il pour l’immigration clandestine ? Elle participe à l’accroissement de la démographie. Une chose est sûre, c’est qu’elle entraine un développement de l’habitat précaire et insalubre

 

Parmi les transformations de Mayotte, une des plus spectaculaires est l’implantation d’une minorité de métropolitains qui occupent des postes de cadres supérieurs ou intermédiaires ; Globalement, ils disposent de revenus très supérieurs à ceux des mahorais, d’où un sentiment d’injustice.

La société mahoraise passe d’une société traditionnelle africaine à une société bourgeoise, administrative et commerçante naissante. Le pouvoir reposait sur le droit d’ainesse, sur la sagesse des anciens et sur la religion ; aujourd’hui il repose sur la puissance matérielle. Bonjour la société de consommation !  

La pauvreté et la précarité sont très présente à Mayotte, plus d’1/4 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté local. L’application aveugle des normes et des réglementations nationales ajoutées à l’évolution économique générale poussent la population hors des activités traditionnelles et ne pouvant poursuivre leur emploi, demande des aides sociales.

Le chômage, difficile à mesuré dans le contexte mahorais, est un fléau .Les mahorais, en énorme majorité, ne recherchent pas d’emplois pour diverses raisons : accès malaisé à l’assurance chômage, beaucoup désespèrent et ne s’inscrivent plus.

Face à l’augmentation de la population, au chômage, au manque de qualification, la population migre (voir mon article « amorce d’un rattrapage socioculturel »).

La criminalité à Mayotte est très élevée, souvent dirigée contre les clandestins, responsables de tous les maux, il faut toujours un bouc émissaire !! On assiste à un accroissement de la délinquance ; atteintes aux personnes, agressions sexuelles, armes blanches .Les causes de la délinquance sont d’abord le sentiment d’exclusion lié aux écarts de richesse, aux tensions liées à acculturation.

Les repères traditionnels s’estompent sans que de nouvelles valeurs ne soient intégrées .La délinquance est de plus en plus jeune (enfants isolés).

Le climat social est dégradé, les conflits se multiplient. L’ile est le territoire français où les grèves sont les plus nombreuses, les principales revendications sont statutaires et salariales. Le coût de la vie est excessif.

L’économie mahoraise est passée d’une économie de subsistance à une économie de transferts. Economiquement, Mayotte est sous perfusion, elle tourne le dos à un développement endogène et est passée du sous développement au mal développement économique.

Le secteur tertiaire domine au détriment de l’agriculture, la pêche, l’industrie.

Mayotte vit grâce aux crédits publics. Mayotte ne fabrique rien, n’exporte rien : Elle est dépendante de la France, l’Europe, la Chine, le Brésil, l’Afrique du sud et la Chine.

Mayotte présente toutes les caractéristiques du sous développement : île surpeuplée, forte natalité, inégalités sociales, mortalité infantile élevée, niveau scolaire très bas, informatique peu répandue, dépendante des importations.

 

Triste bilan

 

…..Et l’écologie ???

 

Bien sûr, c’est le cadet des soucis des mahorais, ils ont tellement d’autres problèmes et ne sont pas éduqués à l’écologie. En attendant, le paysage est bouleversé : Explosion démographique, Urbanisation galopante, Déforestation, Culture du brûlis, Espèces envahissantes introduites à mauvaise escient par nos penseurs qui, comme d’habitude, n’anticipent rien, Récifs coralliens se dégradent (El niño, apports terrigènes sur le platier pression de la pêche, braconnage des tortues, dégâts dus aux plaisanciers (ancres, palmes) prélèvements de coquillages, de coraux….)  .Les atteintes au milieu naturel se multiplient.

 

Et maintenant, que peut faire la France, …..À part un copier/coller de ce qui est en œuvre dans les autres DOM ?....c’est ce que l’on est en train de faire…..sans jamais tirer de leçons du passé, c’est le signe distinctif de notre France ….

 

Ce sera l'objet de mon prochain article :Quel avenir pour Mayotte?